© William Corbat

Proposant un concert digne des plus grands, Vivo et sa clique ont fait vibrer l’École Des Musiques Actuelles par leur rap décousu et organique à souhait.



Quand il faut y aller, faut y aller. Et c’est dans une salle bien remplie que Vivien – ou Vivo selon votre affinité avec le personnage – entame son show. Et le moins que l’on puisse dire est que la qualité du tout n’a rien à envier aux plus grands. Maîtrisant son sujet, le Genevois débite les flots et les désormais nombreux titres tirés de ces deux EP.

Un projet qui met l’accent sur le texte

Commençant par Respire, tout droit sorti de son dernier album/EP, la soirée sera comme ce titre, parsemée des longues inspirations suivies d’expirations de textes au double sens évident. Indéfinissable, le style de Vivo mélange tant les codes du rap que ceux de la pop, tout en intégrant des samples électroniques. Les amoureux de Gainsbourg ne sont pas en reste puisque les textes et la voix du rappeur s’en inspirent.

Néanmoins, l’artiste est bien de son époque avec des paroles engagées dans des formats intimistes. Dénoncant tantôt l’homophobie, en narrant le suicide d’un père de famille menant une double vie sur Lettres, il aborde aussi les petites galères de la vie de façon légère et humoristique sur P’tit connard.

Des musiciens en phase avec le rappeur 

Accompagné de Teva à la guitare et d’Enzo à la basse, il est indéniable que l’apport de musiciens amène une complexité et un son plus organique aux titres du musicien. Entraîné par un public acquis à leur cause, les trois comparses enchaînent des titres efficaces et rythmés.

Dans cette chaude ambiance, le public est même gratifié en avant première d’un nouveau titre au doux nom de Parfaite, dont le refrain très dansant nous rappelle que l’été approche à grand pas… comme la sortie d’un nouveau projet pour septembre. Sans cacher son amour pour sa dulcinée, l’artiste profite d’un petit intermède pour faire chanter au public une version très jazzy de joyeux anniversaire

Jouant près d’une heure, le concert se conclut avec le très joyeux Tout va bien, dont le public chantera le refrain en osmose avec la bande.

© William Corbat

Une soirée aux mille et un rap

Hormis le concert de Vivo, trois autres excellents groupes ont défilé durant cette soirée. Cela a débuté avec le prometteur et étoile montante du rap français Lombre, que l’on pouvait s’étonner de voir jouer aussi tôt. Suivi par le Belge aux racines congolaises BADI, qui a su charmer le public avec ses titres tirés de ses deux albums abordant le “Moi” se traduisant par “soleil” en Lingala. La soirée s’est terminée avec l’excellent SAHEL et son rap aux frontières du rock rappelant parfois Rage Against the Machine, ponctué de moment intimiste en piano/voix. 

Comme à son accoutumée, Voix de Fête continue de nous surprendre en dénichant les perles de demain et qui sait, peut-être que comme en 2011 avec Stromae, l’artiste sortira du lot de cette édition 2024. Affaire à suivre…