© Lola Parichon Tréhard

Et dire que ça fait vingt années que Karpe tourne dans le monde entier et que je ne découvre ce groupe que maintenant, un samedi soir aux Docks de Lausanne… 



Karpe est une formation rap scandinave, que j’ai eu la chance de découvrir aux Docks de Lausanne hier soir. Sans savoir qui j’allais voir, j’ai décidé de me laisser porter par les conseils avisés de mes amis, et suis venue sans aucun apriori. « Un très grand groupe norvégien », voici ce que je savais en arrivant.

Je dois l’admettre, les premières paroles m’ont fait sourire. N’ayant aucune notion du norvégien, les sonorités de cette langue ont dessiné un rictus presque moqueur sur mon visage. Puis ce rictus s’est transformé en un immense sourire tellement le concert était incroyable. C’était d’autant plus exceptionnel que le groupe a pour habitude de se produire dans de très grandes salles. Les Docks étant plus intimiste, nous étions proches d’eux et pouvions donc ressentir toute leur énergie, leur passion et l’amour qu’ils mettaient dans leurs chansons.

Une formation complète… et complémentaire

La première réaction que nous avons eu lorsque les artistes sont arrivés sur la petite scène des Docks, c’est l’étonnement du nombre de personne sur scène. 6 danseurs, 9 musiciens et les deux superstars qui partagent la scène avec un tel respect et une telle fluidité qu’on remarque les années d’expérience. Chaque protagoniste avait sa place, son expertise et avait son moment de gloire.

Les danseurs, amènent une telle énergie sur scène que les pas de danse nous sont venus tout seuls. Des mouvements de hip-hop et également des moments beaucoup plus poétiques pendant lesquels les jeux de regard entre les danseurs nous transportent. Leur prestation tout au long du concert a chauffé la salle. La complicité qui régnait sur scène a créé une telle proximité avec le public que nous nous sentions toutes et tous inclus.

Les musiciens, de leur côté, étaient aussi habités par la musique qu’ils réalisaient. Deux femmes sont également présentes sur scène : une violoniste qui s’est illustrée par de magnifiques solos, poétiques. La seconde était à la flûte traversière, un instrument qu’on ne s’attend pas à entendre dans un concert de rap mais qui a ajouté de la douceur et de la finesse au groupe. Enfin, les deux chanteurs, dont les voix se complètent, passant de l’arabe, au norvégien, à l’anglais et même au français, se passent la parole et nous font voyager. Une expérience, c’est ce que nous font vivre les deux chanteurs Chirag et Magdi sur scène.

© Lola Parichon Tréhard

Un concert, un message

Le premier message de cette nouvelle tournée, dont Lausanne était le second concert, est l’inclusion des diasporas dans les pays européens. Les chanteurs sont tous deux binationaux et représentent les hommes et les femmes qui ne se sentent pas inclus dans la société norvégienne et des autres pays. Karpe s’adresse à toute personne qui ne se sent pas entièrement chez elle, toute personne qui se sent différente. Au vu des réactions du public, on peut penser que leurs paroles raisonnaient dans chacun, chacune.

Je dois admettre que je n’ai rien compris aux paroles. Les chants passant du norvégien à l’arabe et inversement ne m’ont malheureusement pas permis de comprendre le sens de chaque parole. Néanmoins, le show que le groupe nous propose est tellement bien réalisé et tellement bien pensé que malgré le manque de langage, nous comprenons dans quel univers veulent nous amener les deux chanteurs.