© Vivo

Rappeur, violoncelliste et même barista, Vivo dévoile son histoire musicale et personnelle qui résonne sur son nouvel EP Respire, sorti le vendredi 16 juin. 



Trois jours après sa prestation acoustique pour « Piano égaré » et avant son concert à la Fête de la Musique le samedi 24 juin au parc Marignac (Lancy), Vivo relate ses espoirs et attentes pour Lastnite.ch. 

S’il a toujours pratiqué la musique en jouant du violoncelle, ce n’est que durant son parcours scolaire que le jeune Vivien Azzam s’amuse à poser des voix sans queue ni tête sur un MPD acheté au rabais. Malgré son passif en musique classique, le rap s’impose à lui par une certaine ouverture à d’autres sonorités. Son amour pour la chanson francophone (passant de Serge Gainsbourg, Stromae à Lomepal), conjugué à sa facilité d’écrire des textes le poussent naturellement à s’orienter vers ce style de musique. 

Cependant, la vie professionnelle écarte de l’écriture l’artiste originaire des Eaux-Vives… sans totalement l’en couper. C’est d’ailleurs lors de soirées estivales bien arrosées que la flamme revient, lui qui s’amuse à improviser sur “Les pianos sont à vous” disséminés en ville de Genève.

Le Covid, un tournant dans la carrière de Vivo

Lors du confinement, Vivo se remet plus sérieusement à l’écriture. C’est dans ce contexte que sort Femme, un titre enregistré au Kitchen Studio, dans son quartier des Eaux-Vives. Le texte traite d’un homme se réveillant dans le corps d’une femme et découvrant toutes les joies, mais surtout les problématiques rencontrées au cours d’une journée-type.

Ses textes ont pour particularité d’aborder une diversité de situations en évitant au maximum de parler de lui-même : “Je ne cherche pas à écrire sur moi ou à faire de l’égo-trip mais plutôt à écrire des histoires”. Son premier succès, qui représente encore aujourd’hui 90% de ses streams, commence avec Mieux. Si le rappeur définit ce premier succès par la chance des algorithmes (plus de 170’000 streams sur Spotify), cela lui permet de sortir un premier EP En Rond et de collaborer avec Elsa de Vito sur le titre Toujours la même chose.

“Je n’aime pas forcément me définir, mais je pense que mon style est un mélange de hip hop et de rap alternatif

Après un premier concert en juin 2022 et fort de ses succès, Vivo entame l’écriture de son prochain EP Respire. S’il a toujours eu de la facilité à écrire, les instrumentales de son premier EP ont néanmoins été achetées à des beatmakers. Il dira ceci de sa nouvelle production : “J’ai cherché à me faire plaisir en composant moi-même toutes les parties instrumentales. J’ai passé plus de deux mois uniquement sur cet aspect”.

De plus, le choix du nom de l’EP s’inscrit dans une constance. “Je trouve que ça allait dans une certaine continuité après mon premier EP, dans le sens de « maintenant j’ai tourné en rond, et il temps de sortir et respirer »”. Dans cet EP, Vivo aborde aussi des thèmes plus sombres tels que sur Lettres, au travers de deux lettres (l’une pour son amant et l’autre pour sa femme) sur la double-vie d’un homme qui finit par se suicider.

Concert à « Piano égaré » au Parc du Gué, juin 2023 © Greg Clément


“Mon objectif est de pouvoir jouer à Paléo en 2024”

Respire venant tout juste de sortir, la saison des concerts approche à grands pas avec plusieurs dates prévues notamment le 24 juin à Marignac (Lancy) pour la Fête de la musique et, comme point d’orgue, une représentation au Montreux Jazz le 15 juillet prochain. Accompagné sur scène par son ami et guitariste Teva, son bassiste Enzo et, selon les dates, son pianiste Valentin, Vivo organise les concerts comme un véritable chef d’orchestre en appliquant une scénographie stricte ainsi qu’une certaine rigueur aux musiciens l’accompagnant. “Je me considère comme psychorigide et dirigiste, je travaille comme un professionnel et je veux proposer la meilleure expérience”. Pourtant, il sait s’adapter aux situations comme pour sa date au Piano égaré avec un set acoustique en partie improvisé, n’hésitant pas à se mettre même au violoncelle.

Avec la visibilité qu’apportera sa date au Montreux Jazz, nul doute qu’on le retrouvera, peut-être, l’année prochaine au Paléo. En un mot, “courez” l’écouter en live très rapidement.