© Laurent Reichenbach – Paléo

Après un concert d’une énergie folle sur la scène Belleville vendredi 21 juillet au Paléo, Nathalie Froehlich a repris ses esprits à notre micro. Elle dévoile notamment son amour des raves party, qu’elle essaie de transmettre en concerts.



Au sortir d’une tournée de plus de cinquante-cinq dates en 2022, Nathalie Froehlich n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Cette année, pour promouvoir ses récents EP Désillusion et Système, la rappeuse s’est retrouvée à nouveau sur la route des festivals. Autant à Festineuch qu’au Festival de la Cité, elle a dévoilé un concert fort de collaborations (danse, rap) et de sonorités entraînantes. C’est comme ça que l’on connaît l’artiste lausannoise, elle qui voit sa présence au Paléo comme un accomplissement.

Loin des raves, près des rêves

Toutefois, jouer au Paléo est aussi une étape importante dans la carrière d’une artiste comme Nathalie Froehlich. Loin de la frénésie des raves qu’elle affectionne, la Lausannoise nourrit-elle des regrets de ces soirées? Pas vraiment, puisqu’elle s’implique toujours dans ce milieu. « Je suis toujours dans mon collectif qui s’appelle la Sacré Déter. On organise des événements diversifiés et familiaux avec des performances et concerts. Mais ce qui me manque peut-être, c’est l’insouciance que j’avais à l’époque. Maintenant, je dois travailler en permanence [ndlr sur son projet]. C’est tout un métier et plus tu avances dans le domaine, plus tu réalise qu’il y a quinze métiers différents que tu fais tout seul. Parfois c’est assez dur ».

© Laurent Reichenbach – Paléo

C’est en se tenant à ses objectifs clairs, liés notamment au développement de son projet et à la promotion de son collectif, que l’artiste lausannoise donne un sens à une vie dans laquelle il est parfois difficile d’en avoir. Tout cela lui a permis de découvrir l’an dernier le reste de la Suisse, mais aussi l’Europe dans une tournée de plus de cinquante-cinq dates. Une forme d’exutoire qui offre un moment de sincérité à la rappeuse. « Je n’ai jamais pris de cours de danse, je suis un peu maladroite. Mais c’est juste m’exprimer avec mon corps, de manière débile, de sorte à faire tomber les masques », déclare-t-elle avec passion.

Un statut d’artiste à défendre

Car Nathalie Froehlich ne fait pas les choses à moitié. Pour ce concert si spécial sur LA plus belle scène du Paléo, elle a investit dans un photographe, un vidéaste, des danseurs et danseuses et des artistes, dont la rugissante Priscitouf The First. Une « monstre équipe » de treize personnes qui sont, toutes et tous, dans des situations complètement coincées.

Sur scène, elle n’hésite pas non plus à faire passer des messages. Dont celui de la situation précaire que vivent les artiste en Suisse comparé à ailleurs : « Ici, on n’a pas de statut. Les gens ne se rendent pas compte mais on doit bricoler en permanence pour rester dans la légalité… alors que l’on fait un métier tout à fait légal et qui est demandé. Ce sont des situations complètements absurdes et dans lesquelles on se retrouve ». Une situation qui est masquée par les réseaux sociaux, dans lesquels les protagonistes doivent montrer le meilleur d’eux : « Franchement, la vie d’artiste c’est énormément d’heures de route, énormément d’heures d’attentes et selon les dates, tu repars avec moins d’argent que tu es arrivé ».

Dans tous les cas, le message est passé. Sur scène, vendredi 21 juillet au Paléo, mais aussi dans notre entrevue audio à découvrir ci-dessous, sur Soundcloud, mais aussi sur Spotify!